Mechanics - Julien Beautemps
Pour accordéon
« Il se pourrait que nous, créatures terrestres qui avons commencé d’agir en habitants de l’univers, ne soyons plus jamais capables de comprendre […] les choses que nous sommes cependant capables de faire. En tout cas, tout se passerait comme si notre cerveau […] ne pouvait plus suivre ce que nous faisons, de sorte que désormais nous aurions vraiment besoin de machines pour penser et parler à notre place. » Hannah Arendt, prologue de la Condition de l’homme moderne (1958).
Telle une prophétie, la philosophe Hannah Arendt prédit la chute de l’Homme dans son asservissement au progrès technique et à la consommation. Avec un empressement inédit pour fuir sa condition de « créature » au sens biologique, l’homme moderne a oublié sa réalité terrestre pour s’isoler dans son intériorité et s’égarer dans des appétits et impulsions égoïstes. Aujourd’hui, il n’y a plus que le Moi qui compte, dans un monde où l’Homme est confronté à des processus qui le dépassent. La course effrénée à la consommation l’abrutit et conditionne son esprit en une entité virtuelle. C’est cette
mécanique de déshumanisation que j’ai souhaité retranscrire dans cette pièce, à travers quatre différentes manières de peindre le tableau complexe de la modernité.
Pour accordéon
Durée : 19'