Hale-Bopp, la Comète - Martial Host
Pour saxophone alto et piano
Dinant, Belgique, entre la Collégiale Notre-Dame et le Pont Charles De Gaulle, qui allait devenir une décennie plus tard « Le Pont aux saxophones » :
J’ai quatorze ans, et nous attendons les résultats du concours pour jeunes saxophonistes. Cette fois, je n’ai pas joué avec Martial. Il est simplement venu soutenir son frère Marc, mon professeur, et encourager les petites têtes blondes... Mais pas seulement. Entre détente d’après-concours et tension d’avant-proclamation, il glisse sur la table une partition :
- C’est pour toi !
Un peu dans la Lune à ce moment précis, ma nervosité éclipse la chance de voir mon nom couché au-dessus des portées. Difficile de saisir les conversations qui gravitent autour de ce cadeau, mes pensées m’attirent tel un trou noir vers le concours. Je feuillette néanmoins...
- Des suraigus, et dans une nuance piano, en plus ! Tout cela est bien trop haut pour moi !
- Patience Simon...
De la patience, il en faut. Hale-Bopp, la grande comète de 1997, repassera par notre système solaire. Mais pas avant 4385 ! Il se murmure que nos meilleurs télescopes la perdront de vue au crépuscule de cette année. Alors il était temps que cette musique cesse de prendre la poussière... d’étoile !
Dix révolutions terrestres pour se décider à l’orchestrer, et dix autres années pour ne plus s’appesantir et, enfin, l’enregistrer. « Hale-Bopp, la comète » nous entraîne lentement mais sûrement dans son sillage, pour une promenade interstellaire qui s’avère rayonnante.
Finalement, comme le disait Daisetz Teitaro Suzuki : « C’est un fait de pure expérience qu’il n’y a pas d’espace sans temps, ni de temps sans espace. »
Simon Diricq, Février 2019
Durée : 5'
Nomenclature : saxophone alto et piano