Arcadiana - Jean-Michel Ferran
Églogues pour saxophone (alto et soprano)
et orchestre d’harmonie
Lorsque Jérôme Laran m’a proposé de lui écrire un concerto pour saxophone(s) et orchestre d’harmonie dans la « grande tradition française », ce sont immédiatement les nombreuses pastorales et églogues pour instruments à vent composés dans la première moitié du XXème siècle qui sont remontés à mon oreille, Debussy, Dukas, Roussel, Honegger, Tomasi... Et ce monde pastoral, si merveilleusement chanté par leurs flûtes, hautbois, clarinettes ou cors, rappelle inévitablement le décor de l’Arcadie antique, en particulier celui des Bucoliques de Virgile. J’ai donc décidé de m’appuyer sur ce monument de la poésie latine pour construire ce concerto.
Pour son atmosphère tout d’abord, où le timbre des instruments à vent résonne dans de vastes étendues, tantôt léger, tantôt nostalgique, où les joutes poétiques se chantent à deux voix, où le temps se cristallise ou se dilue au gré des saisons et des événements.
Pour sa forme aussi, où l’idée d’arche est essentielle tant au niveau structurel que symbolique ; les dix églogues de Virgile ne sont plus que cinq mouvements dans Arcadiana, mais la pièce centrale reste le moment le plus fort et le plus intime, sorte d’axe abyssal autour duquel rayonnent en miroir des moments d’humeurs différentes.
Pour sa technique enfin qui irradie de nombreux paramètres musicaux, comme les hexamètres dactyliques de Virgile qui m’ont inspiré la construction de séries, de modes et d’accords basés sur le chiffre six. De même la mise en scène en chants alternés a imposé une écriture souvent contrapontique et une orchestration volontiers pointilliste où les instruments de l’orchestre dialoguent à l’envi avec le soliste.
Mais il n’est nullement dans mon intention de me livrer à une quelconque mise en musique littérale ou imitative du chef d’œuvre latin. Je me suis simplement laissé porter par l’aura poétique de ces vers qui expriment aussi bien de douloureux chants d’amour déçu, de spirituelles et joyeuses rixes entre amis, que des cris révoltés contre l’oppresseur.
Jean-Michel Ferran
Durée : 17'30
En cinq mouvements : Prologue / Dialogues 1 / Monologue / Dialogues 2 / Epilogue (Les cinq mouvements s’enchaînent)
Composition de l’orchestre :
Piccolo
Flûte 1
Flûte2
Hautbois
Cor anglais (à défaut le chef pourra faire jouer un basson ou un hautbois)
Basson 1
Basson 2
Petite clarinette en mib
Clarinettes 1 en sib
Clarinettes 2 en sib
Clarinette basse en sib
Saxophone ténor
Saxophone baryton
Cornet à pistons en sib
Trompette 1 en sib
Trompette2 en sib
Cor 1 en fa
Cor 2 en fa
Cor 3 en fa
Trombone 1
Trombone 2
Trombone basse
Euphonium
Tuba
4 Timbales (+ tambour de basque et maracas dans Monologue)
Xylophone – joue aussi le glockenspiel (+ vibraslap, maracas et fouet dans Monologue)
Vibraphone – joue aussi la cymbale
Percussion : cymbale crash, Tam-tam (moyen), chimes métalliques, congas, triangle, 3 blocs chinois, guiro, grosse caisse, caisse claire, tambour de basque