The Swan - Alexandre Ouzounoff
Pour cor et quatuor à cordes
La première fois que j’ai rencontré Radovan Vlatkovic ce fut pour finaliser (2014) auprès des Editions Schott la réduction pour Piano que j’avais faite du Concerto pour Cor de K. Penderecki.
Quelques années plus tard, nous avons décidé de travailler ensemble. Il ne restait plus qu’à trouver pour quelle formule instrumentale.
Finalement notre choix s’est porté sur le quatuor à cordes comme partenaire du Cor.
En musique de chambre le Cor est rarement utilisé comme le protagoniste principal d’un ensemble avec lequel il se produit.
Depuis de nombreuses années mon attirance pour le Cor m’a amené à écrire plusieurs œuvres et « THE SWAN » est le titre qui s’est immédiatement imposé à moi pour cette formation : une superposition entre l’artiste et son l’instrument :
Force – Majesté – Élégance/Souplesse – Solitude Royale.
Force
Dès le début de la pièce, la « Force » s’installe grâce à une formule impulsive ascensionnelle en homorythmie que l’on retrouvera par la suite. La sonorité du quintette à ce moment-là est plus proche de l’orchestre que de la musique de chambre.
Majesté
C’est dans le passage que j’intitule « The Swan » que j’ai essayé de suggérer la majestueuse sonorité du Cor. Grâce à un déroulement harmonique presque consonant et des accords référencés, la phrase de l’instrument soliste se déplace lentement, de façon « majestueuse » sur un environnement très stable des cordes.
Elégance / Souplesse
La fait que je considère le Cor comme un 5ème instrument du quintette et non pas comme un soliste accompagné force celui-ci à subir certaines contraintes techniques au même titre que celles imposées aux instruments à cordes.
Royale solitude
Nous avons tous l’image d’un cygne, seul, se déplaçant avec lenteur et nostalgie, errant au fil de l’eau dans une profonde et dédaigneuse ignorance des évènements qui l’entourent !
C’est dans la coda que les instruments à cordes, n’ayant plus qu’un rôle de soutien harmonique, laissent au Cor le soin de déployer une mélodie entrecoupée de silences. Cette lente mélopée se déroule jusqu’à la fin de la pièce, uniquement ponctuée par un ostinato en pizzicato du Violoncelle.
La pièce est en un seul mouvement et est dédiée à Radovan Vlatkovic.
Alexandre Ouzounoff
Durée : 10'30"
Conducteur et parties séparées