Paysages Franciscains - Gabriel Pierné
Transcription pour orchestre d'harmonie : Jean-Jacques Charles
Paysages franciscains (1920) - Gabriel Pierné, opus 43
Transcription pour orchestre d'harmonie : Jean-Jacques Charles
Cette suite s'inspire des Pèlerinages franciscains (1910) de l'écrivain danois Johannes Jørgensen (1866 - 1956).
- I -
Au jardin de Sainte Claire
Le couvent de Saint-Damien
L'église de Saint-Damien est toute obscure, car le soir approche... ; l'air est comme doré, derrière le délicat feuillage des oliveraies et la fontaine murmure au dessous du rempart... J'entends au loin, sur la campagne verte, retentir l'appel monotone du coucou : des cloches aussi tintent vaguement, comme endormies... La fumée des maisons s'élève calme et droite dans l’atmosphère transparente, comme une fumée d'encens qui monte vers le trône du Seigneur.
- II -
Les olivaies de la plaine d'Assise
Crépuscule d'Automne
Oui, c'est bien la mélodie que j'ai entendue s'élever des olivaies des environs d'Assise, par de claires soirées d'automne ; je revois la plaine infinie, merveilleusement verte, et entourée de montagnes qui reculent dans la brume bleue du soir, pour finir par s'effacer tout à fait, confondues avec les nuages d'or pâle, sous le rebord rouge du ciel crépusculaire. Une grande raie de soleil tombe sur cette plaine comme sur une mer verte ; et les maisons blanches, éparses, étincellent comme une flotte de voiles brillantes.
- III -
Sur la route de Poggio-Bustone
La procession
...Et je continue d'aller, montant et descendant, à travers des champs ou de vastes forêts, jusqu'à ce qu'enfin s'offre à moi un spectacle nouveau et infiniment curieux. Devant moi s'étend un « paese », un petit village, tout rempli des apprêts d'une fête. J'aperçois un essaim de costumes bariolés, et entends un bourdonnement de voix. Hâtant le pas, me voici bientôt sur la place de l’église, où, de toutes parts m'entourent des fichus blancs ornés de dentelle, ainsi que les châles et robes jaunes, rouges, bleus et verts de jeunes filles et de femmes villageoises !
Ces gens sont des habitants de Poggio Bustone, venus ici en pèlerinage et qui maintenant s'en retournent chez eux.
…Et voici qu'à l'intérieur de l'église retentit un chant et que, de sa nef obscure apparaît au soleil une bannière de la Vierge, portée par un robuste prêtre et suivie d'une troupe nombreuse de jeunes filles tout en blanc ; après quoi viennent encore non moins nombreuses, des femmes revêtues du costume populaire étincelant sous la vive lumière d'un midi italien, comme un champ de tulipes hollandais !
Puis, vient un crucifix, escorté du groupe des hommes et, derrière eux, c'est la musique, une bruyante fanfare de douze instruments de cuivre.
Tantôt la fanfare exécute un morceau de son répertoire, tantôt les jeunes filles, à l'unisson, chantent un cantique monotone et infini, où toujours reparaît le même refrain :
Eviva Maria,
E chi la creô !
Eviva Maria,
E chi la creô !
Matériel complet + conducteur A3
Durée : 8'