Trois poèmes de Chûya Nakahara - Takénori Némoto
Pour clarinette (clarinette basse), violoncelle et piano
Trois poèmes de Chûya Nakahara - Takénori Némoto
Pour clarinette (clarinette basse), violoncelle et piano
Né au Japon, Takénori Némoto commence son appentissage musical dès son jeune âge : le violon à 3 ans et le piano à 4 ans puis découvre le cor à 15 ans tout en débutant ses études de direction musicale.
Après avoir obtenu plusieurs prix d’excellence : cor, musique de chambre, orchestre, direction d’orchestre, harmonie, contrepoint, orchestration, pédagogie, analyse musicale… à l'Université Nationale des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo, il arrive en France en 1992 et commence ses études à l’Ecole Normale de Musique de Paris où il obtient en 1993, à l’unanimité avec les félicitations du jury, le Diplôme Supérieur d’Exécution et en 1997 le Diplôme Supérieur de Concertiste. Entre ces deux diplômes il poursuit ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et obtient son premier prix à l’unanimité de cor ainsi que le diplôme de formation supérieure avec mention très bien avant d’y effectuer un cycle de perfectionnement. Il est également lauréat de plusieurs concours internationaux (Tokyo, Toulon, Trévoux, Marseille…).
Directeur musical de l’Ensemble Musica Nigella, sa carrière de chef d'orchestre est remarquée lors des représentations d'opéras comme Rita de Donizetti au Théâtre de Fontainebleau en 2010, le Voyage d'hiver à l'Athénée, Théâtre Louis-Jouvet et Hänsel et Gretel à l'Espace Pierre Cardin à Paris en 2012. Ses œuvres ont été créées par les ensembles tels que l'Orchestre Victor-Hugo, Franche-Comté, l'Orchestre Poitou-Charentes et l'Ensemble Calliopée.
Autoportrait dans la nuit froide*
Sans gloire
Mais bride en main,
Je traverserai cette terre obscure !
Ma volonté est claire
Je ne me plaindrai pas de cette nuit d’hiver.
Les gens sont tristes d’impatience
Les femmes fredonnent dans leurs rêves
Ce sera mon modeste châtiment :
Qu’il me pique la peau !
Et trébuchant, silencieux,
Un peu cérémonieux,
Je blâmerai ma paresse
Sous la lune froide.
Joyeux, paisible, sans pour autant me vendre,
Voilà ce qu’aura souhaité mon âme !
Cirque*
Que d’époques ont passé Et il y eut des guerres brunes
Que d’époques ont passé Et l’hiver le vent a soufflé
Que d’époques ont passé
Et ce soir que de monde Et ce soir que de monde
Sous la tente
Un trapèze Un très petit trapèze
Tête en bas, mains pendantes, Sous le toit de coton sale
You ! han ! you ! ho! you! ah! you! oh!
Les lumières blanches Soufflent pauvres rubans
Spectateurs tous sardines Leurs gorges font un bruit d’écaille d’huître
You ! han ! you ! ho! you! ah! you! oh!
Dehors il fait noir noir Et la nuit continue à s’étendre
Avec la nostalgie d’un pauvre para, d’un pauvre parachute !
You ! han ! you ! ho! you! ah! you! oh!
Chant sans paroles*
Sans doute est-ce en un endroit très loin
Mais c’est ici qu’on doit attendre
Ici l’air est rare et pâle
Vague et léger comme un blanc de poireau
Je ne me presserai pas
Et attendrai ici le temps qu’il faut attendre
Je ne porterai pas au loin un regard de fillette
Car il suffit d’attendre ici
Au moins ai-je vu là-bas caché dans le soleil du soir
Quelque chose de faible et d’intense comme le sifflet d’un train
Pourtant je ne courrai pas
Car c’est ici qu’il faut attendre
Aussi bientôt je reprendrai mon souffle
Et certainement irai là-bas
Mais qu’était-ce sinon comme la fumée d’une cheminée
Au loin, au loin et pour toujours ce qui s’étire dans un ciel de garance
*Traduction française d’Yves-Marie Allioux
Durée : 15'
Pour clarinette (clarinette basse), violoncelle et piano